mardi 27 août 2013

Cette douleur dont on ne guérit jamais complétement

"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants" as-tu écrit sur la carte que tu m'as adressée peu après le décès de ta fille. 

Je sais combien elle est vraie, cette phrase de Jean d'Ormesson : j'ai perdu ma soeur il y a vingt ans, j'ai pleuré cette absence souvent, j'ai vu ma mère souffrir longtemps, très longtemps.

Paradoxalement, quand le présent s'arrête brutalement, sans prévenir, ce sont justement les souvenirs qui permettent de tenir debout, de continuer malgré l'insoutenable : ni ta fille ni ma soeur n'auraient voulu que nous restions à terre.

Mais je sais que ton chemin sera douloureux et bien des fois, tu tomberas, bien des fois, tu penseras que tu n'auras pas la force de te relever : j'espère que tu te souviendras alors des rires de ta fille, de ses élans, de ses passions; j'espère que tu pourras alors puiser dans son amour pour la vie le courage de te remettre debout. 

Je sais que longue sera la route avant que tu ne puisses à nouveau diriger ton visage vers le soleil, pour profiter de sa chaleur, avant que tu ne puisses mettre ton doigt sur tes lèvres en disant à ton mari "écoute le chant des cigales".

Mais crois-moi, il viendra, ce jour. Il viendra. D'ici là, donne-toi le droit de pleurer ta fille et ne laisse pas le travail, les collègues ou l'entourage te dicter leur rythme. 

Mes pensées t'accompagnent.


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